Sauter en parachute!

« Etre ange, c’est étrange, », dit l’ange dans le poème de Prévert. Mais lorsque j’ai fait part de mon intention de sauter en parachute, j’ai eu droit aux questions habituelles : « Mais pourquoi donc ? » « Tu retombes en enfance ? » « Tu ne grandiras donc jamais ? » Bref, à ce moment-là, c’était plutôt : « Etre âne, c’est étrane » (dit l’âne). Mais bon, s’il fallait toujours faire attention aux regards des autres, on ne ferait plus grand chose. J’ai donc décidé de passer outre et de me lancer dans l’aventure. Et ce, même si j’avais peur. Parce que oui, ce n’est pas parce que j’en rêvais que je n’en avais pas peur. C’est donc un peu comme Nathalie Morin que j’y suis allé, en disant : « j’y vais mais j’ai peur ». Tout a commencé dans le minuscule aéroclub de Castres, où j’ai fait la connaissance de Kilian, qui allait m’accompagner pour ce saut en tandem. Il m’a aussitôt mis à l’aise. J’avais l’impression que mes intestins se resserraient mais en même temps, je me sentais bien. Kilian m’a vite indiqué les bons gestes à adopter pendant le vol, et conseillé de profiter de la balade en avion pour me relaxer. Il avait le sens de l’humour. Parce que je peux vous dire que se détendre pendant un vol comme celui-là, c’est une sacrée gageure ! Mon instructeur, comique à ses heures, m’a ensuite aidé à enfiler mon harnais avant de rejoindre le coucou qui nous attendait en bordure de piste. Je me suis glissé à l’arrière. L’intérieur n’était pas équipé de siège, et la cabine était étroite. Mais bon, ce n’était pas un vol en Concorde, non plus. Trois minutes plus tard, l’appareil a quitté le plancher des vaches. Le vol n’avait vraiment, mais alors vraiment rien à voir avec celui d’un Concorde. Par exemple, la porte arrière est restée ouverte lors du vol. E comme le vol durait une petite demi-heure, j’ai largement eu le temps de sentir la pression monter avec l’altitude. Mais enfin, nous avons atteint la fameuse altitude de 4000 mètres. C’était le moment d’y aller. Kilian a rattaché nos deux harnais : et dire que seuls 4 petits points de sécurité étaient censés me maintenir attaché à lui ! Il faut vraiment faire confiance au matériel pour pratiquer un tel sport ! L’appareil volait au-dessus des nuages, et la terre en dessous était invisible. Pas rassuré, j’ai placé mes pieds sous l’appareil, comme Kilian me l’avait rappelé pendant le vol, et contemplé le ciel bleu qui emplissait mon champ de vision en attendant le départ. Lorsque Kilian a sauté, nous avons commencé par faire un petit saut périlleux arrière, ce qui m’a donné un instant l’impression incroyable de voler sur le dos, puis on est arrivés à se stabiliser et j’ai pu profiter de la vue. C’était parti pour un immense bol d’air frais. Toute appréhension s’était évanouie, il n’y avait plus que du plaisir à l’état pur. Puis, une minute plus tard à peine, le parachute s’est ouvert subitement. J’ai eu l’impression de remonter de 10 mètres : drôle de sensation. J’ai aussitôt pris les sangles au-dessus de moi. J’ai commencé à tirer sur l’une et nous nous sommes mis à faire des virages serrés, ce qui m’a immédiatement rendu patraque. J’ai préféré modifier notre vitesse de descente en tirant les deux manettes, jusqu’à ce que cinq minutes plus tard, il soit temps de rendre les commandes. Il paraît le premier saut fait naître une dépendance à l’adrénaline qu’il est impossible d’étancher avec un seul saut ! Et c’est vrai que depuis cette journée à Castres, je pense souvent à recommencer ! En savoir plus en suivant le lien sur le site de l’organisateur de ce saut en parachute.

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