Le climat et les avions

Lâcher du lest pour s’envoler : voilà qui évoque les montgolfières de jadis, et pourtant, les avions commerciaux vont également devoir s’y confronter dans les décennies à venir s’ils veulent continuer de décoller aux heures les plus chaudes de la journée, selon une étude de l’université de Columbia (États-Unis) publiée dans la revue Climatic Change. En cause, la densité de l’air, qui diminue avec la température, et affectera la portance des ailes des appareils… en plus d’accroître l’intensité des turbulences. Un scénario qui pourrait contraire les compagnies à décharger 10 à 30% du poids embarqué : carburant, bagages… ou encore moins de passagers. Ce phénomène est en fait déjà réalité, comme l’a montré l’annulation d’une quarantaine de vols le mois dernier au départ de Phoenix, en pleine vague de chaleur dans l’Arizona. Pourquoi les avions ont-ils plus de mal à décoller quand la température grimpe ? En chauffant, l’air perd en densité. Et dans un air moins dense, les ailes des avions perdent de la portance, l’ampleur de l’effet dépendant du type d’appareil et de sa longueur. À Phoenix, des avions courants comme le Boeing 737-800 ne pouvaient ainsi s’envoler. La seule solution, si on ne veut pas reporter le départ de l’avion, est d’alléger son poids, en réduisant la quantité de carburant, de fret ou le nombre de passagers. 30% DES AVIONS. Or le réchauffement et la multiplication des vagues de chaleur comme celle qu’a connue Phoenix pourraient poser des problème à entre 10 et 30% des avions remplis à pleine capacité aux heures les plus chaudes, selon l’étude. « La plupart des études jusqu’ici se concentraient sur l’impact de l’aviation sur le réchauffement climatique, et non l’inverse », souligne Radley Horton, climatologue à l’université de Colombia et co-auteur de l’étude. Cette étude « pointe les risques inexplorés du changement climatique sur l’aviation » et « le potentiel substantiel d’effets en cascades, économiques ou autres ». Dans la pratique, les effets pourront varier selon le type d’avions et les aéroports. Ceux des régions plus tempérées et dotés de pistes suffisamment longues devraient être moins affectés, comme Heathrow, à Londres, JFK à New York, ou Charles de Gaulle à Paris, selon l’étude. À l’inverse, les aéroports dont les pistes sont les plus courtes comme La Guardia, à New York, plus vulnérables à la montée des eaux, ou encore qui sont soumis aux températures les plus chaudes, comme Dubaï, seront les premiers touchés. A lire en détail sur le spécialiste du baptême de pilotage avion.

This entry was posted in actualités, avion. Bookmark the permalink.