Alors c’est ça, l’apesanteur ?

C’est la boule au ventre que j’ai pris la navette qui m’a conduit à l’aéroport. Arrivé au centre, j’ai enfilé une combinaison de vol et suivi le briefing. La boule dans mon ventre était devenue une boule de bowling. C’est que je n’allais pas faire un vol habituel, ce jour-là ! On m’a donné de la Scopolamine pour éviter le mal de l’air, puis notre groupe de quarante personnes s’est dirigé vers notre appareil : G Force One. Quand on le voit de loin, il a tout l’air d’être le jumeau de n’importe quel Boeing. Il faut attendre d’être à l’intérieur pour voir la différence. Au lieu des habituelles rangées de siège qui devraient remplir l’espace, on ne compte qu’une quarantaine de sièges. Le reste est un espace vide : la zone de free floating, dont les parois sont soigneusement rembourrées. Rien pour s’y heurter, seulement des lanières et des filets. C’est dans cet espace que je vivre les sensations de l’apesanteur. Le début est semblable à un vol classique. Il faut attendre que l’appareil atteigne l’altitude nécessaire à l’expérience. Trente minutes après le décollage, ça y est : l’avion attaque la première parabole. Je m’allonge par terre. Mieux vaut ne pas bouger la tête pour ce qui va suivre. Pendant la première phase de la parabole, je découvre l’hypergravité : scotché au sol, je pèse près de deux fois mon poids, le temps de vingt secondes ! Je prends conscience de ce qu’on doit ressentir quand on est obèse. Rien que de lever la patte demande un effort. Je sens mes instestins s’écraser à l’intérieur. C’est dérangeant, sans être pour autant extrême. Puis vient la crête de la parabole et c’est l’inverse : l’avion dégringolant en chute libre, on se met à flotter pour une vingtaine de précieuses secondes ! Les deux premières paraboles font ressentir la gravité martienne, puis celle lunaire. Etonnant de ressentir ce que Buzz Aldrin a dû ressentir en juillet 69 ! Mais c’est à partir de la troisième parabole que l’expérience commence vraiment : il n’y a plus de gravité du tout ! Je passe en un instant de 1,8 fois mon poids… à 0. Saisissant. J’avais appris des tas de choses sur l’impesanteur. Mais on a beau s’y préparer, l’intellect a du mal à s’y faire, à perdre un repère aussi familier que la gravitation. Je ne pèse pas plus lourd qu’une plume ! Premier constat : il est difficile d’apprendre à se déplacer dans ce nouveau milieu. Dès que je pousse du doigt contre le plafond, je me retrouve aussitôt à cogner l’autre paroi. Il me faut 3 paraboles pour trouver l’astuce, et savoir flotter sans effleurer quoi que ce soit. Impossible de vous expliquer une telle sensation, je crois. Imaginez que vous soyez dans une piscine, flottant au milieu de l’eau. Maintenant, retirez l’eau et la résistance qu’offre l’élément liquide. Je ne crois pas pouvoir trouver une meilleure image, et c’est pourtant encore bien loin de la sensation réelle. Le mieux à faire, c’est encore d »essayer ! Il existe des vols en Europe, mais qui coûtent (beaucoup) plus chers que ceux proposés aux Etats-Unis. Alors je vous mets en lien le vol que j’ai fait. Pour ceux que cela intéresse, je vous laisse le lien vers le prestataire de cette expérience de vol en apesanteur.

apesanteur

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